Que celui ou celle qui n’a jamais commis d’erreurs, grammaticalement parlant, lève les mains de son clavier. Personne ? C’est bien normal, car le français étant une langue très difficile, il n’est pas rare de s’emmêler les pinceaux au cours d’une discussion, malmenant au passage la sacro-sainte syntaxe.
Pourtant, tout cela n’est pas une fatalité. Faute base qui hérisse les poils, ou erreur un peu plus « technique », découvrez dans cet article notre Top 13 des fautes de syntaxe les plus répandues (et douloureuses), pour ne plus jamais être pris en faute.
Qu’est-ce qu’une rupture de syntaxe ?
Il existe des erreurs de français plus difficiles à entendre que d’autres. Des erreurs qui donnent un peu envie de demander : « mais, de quoi tu causes ? ». Au quotidien, la grammaire subit quelques offenses que nous allons tenter de réparer grâce à cet article, afin de nous éviter la rupture. Comme la rupture de syntaxe.
D’ailleurs, de quoi s’agit-il ? C’est lorsque la fin de la phrase n’est plus en harmonie avec son début. Ainsi, en lisant du début à la fin notre top 13 des fautes de syntaxe, vous vous lancez dans une quête ambitieuse : celle de parler un français sans fautes. Ensuite, fini les excuses, vous ne pourrez plus dire que « vous ne sachiez pas ».
Qu’est-ce qu’une faute de syntaxe ?
Continuons notre exploration de ce formidable concept linguistique. Il s’agit d’une partie de la grammaire très utile, puisqu’elle s’intéresse à l’ordre des mots et aux règles qui président leur regroupement. La syntaxe, pour simplifier, c’est la manière dont les mots s’agencent pour former une phrase compréhensible et logique.
Il est possible de faire une faute de syntaxe :
- Si un mot n’est pas placé correctement dans la phrase.
- Si l’on oublie un mot dans la phrase.
- Si l’on ne place pas le bon mot avec la bonne signification, dans la phrase.
Que ce soit sur les réseaux sociaux, sur Internet ou à la télévision, les fautes de syntaxe sont monnaie courante. Autant on peut parfois tomber dans le piège d’une exception de la langue française (qui est une langue difficile !), autant certaines fautes relèvent du sacrilège ! Pour votre plus grand bonheur, voici un florilège de ces fautes les plus répandues et qui font mal à la grammaire.

1) C’est qui qui a fait ce carnage ?
Oui, en parlant de carnage, en voici un beau. Ici, le redoublement de pronom relatif n’a pas lieu d’être. De plus, le mot interrogatif « qui » doit être placé en début de phrase, en inversant le sujet.
Phrase correcte : Qui a fait ce carnage ?
2) Je sais pas c’est qui.
Entendu aussi avec « je sais pas c’est quoi » ou « je sais pas c’est où ». Un bel exemple d’oubli de négation (« ne »), plutôt courant à l’oral et qui ne nous choque pas à outrance (quoique…les Kevin, on vous voit), mais surtout une belle inversion verbe/complément digne des plus grands cancres en grammaire (hein, Kevin ?).
Phrase correcte : Je ne sais pas qui c’est.
3) C’est Ginette qui est entrée à l’intérieur de la maison.
Et bim ! Cette Ginette, toujours dans les mauvais coups… surtout ceux portés à la grammaire. L’expression « entrée à l’intérieur » constitue un pléonasme, c’est-à-dire une répétition, complètement inutile ici.
Phrase correcte : C’est Ginette qui est entrée dans la maison.
4) Je travaille sur Lyon.
Celle-ci, elle fait plutôt rigoler, car à moins que Lyon soit un ami ou un canapé, il ne semble pas logique d’utiliser « sur » pour parler d’une ville.
Phrase correcte : je travaille à Lyon.
5) C’est de cela dont il s’agit.
Cet exemple est déjà plus technique, car on l’entend vraiment partout. Tant et si bien que l’on commence à penser qu’il s’agit d’une version correcte et soutenue. Eh bien, que nenni ! Si la phrase est construite avec un « de », alors ce n’est pas le pronom « dont » qu’il faut utiliser après, mais « que ».
Phrase correcte : « C’est de cela qu’il s’agit. » OU « C’est cela dont il s’agit. »
6) Cette situation pose problème.
Un seul mot vous manque et tout est dépeuplé. Ici, il manque l’article indéfini « un ».
Phrase correcte : Cette situation pose un problème.
7) Pour les personnes âgées, il faut leur accorder de meilleures conditions de vie.
Ici, c’est l’inverse du point 6 de notre Top. Comme dit toujours Papy Édouard : « Mollo très mollo, point trop n’en faut, mon coco ». Et il avait raison ! À vouloir trop en faire, on ajoute des mots et… on se trompe ! Faites confiance à Papy Edouard, la syntaxe, c’est son truc.
Phrase correcte : Il faut accorder de meilleures conditions de vie aux personnes âgées.
8) J’arrive pas à comprendre qu’est-ce qui se passe.
RIP la grammaire. Ici, rien ne va. Outre, encore une fois, la négation en début de phrase qui n’a pas été respectée (pauvre négation, toujours ignorée et bafouée), nous avons ici un bel exemple de phrase interrogative indirecte. Et c’est INTERDIT, bon Diou.
Phrase correcte : Je n’arrive pas à comprendre ce qui/qu’il se passe.
9) Au jour d’aujourd’hui, plus personne ne respecte la grammaire.
Voilà qui est mal dit, mais bon, qui sommes-nous pour juger, après tout ? Par contre, ce pléonasme, lui, vous juge doublement. En effet, « aujourd’hui » étant déjà un pléonasme (« hui » vient du latin « hŏdĭē » qui signifie déjà « jour »), dire « au jour d’aujourd’hui » revient à dire « au jour du jour de ce jour ». Bref, un pléonasme, ça passe, deux pléonasmes, ça trépasse.
Phrase correcte : Aujourd’hui, plus personne ne respecte la grammaire.
10) Nous ne sommes pas assez nombreux, loin s’en faut !
Oh ! Le beau solécisme !
Solé..quoi ? Vous ne savez pas de quoi il s’agit ? Pas de panique, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette belle erreur de syntaxe grâce à notre brillant article sur le sujet.
Ici, il s’agit d’une confusion entre les expressions « loin de là » et de « tant s’en faut » qui, elles, sont justes. Pour souligner une allégation, on dira donc : « loin de là ». Pour marquer un écart, une différence, on utilisera « tant s’en faut » qui signifie donc qu’il en manque beaucoup.
Phrase correcte : Nous ne sommes pas assez nombreux, loin de là ! OU Nous ne sommes pas assez nombreux, tant s’en faut !
11) Nous vous partageons tout ce qu’on sait sur la syntaxe.
Double outrage :
« Nous vous partageons » : ici, « nous vous partageons » n’est pas une formulation correcte, car il est un calque de l’anglais « to share ». L’Académie française rappelle d’ailleurs qu’il est déconseillé d’employer le verbe « partager » au sens de « communiquer », « échanger des propos » ou encore de « discuter ». Elle précise que « dans une conversation, on ne partage pas son point de vue, ses idées, son opinion, mais on cherche à les faire partager à son interlocuteur ».
Et « tout ce qu’on sait » : même si la construction en elle-même est grammaticalement correcte, l’utilisation familière du « on » doit être remplacée par le « nous » afin de s’aligner avec le reste de la phrase et d’assurer une certaine cohérence. Eh oui, NOUS sommes tatillons, parce que NOUS sommes respectueux de cette belle langue qu’est le français.
Phrase correcte : Nous partageons avec vous tout ce que nous savons sur la syntaxe.
12) « À toutes choses égales, il vaut mieux s’enfoncer dans la nuit qu’un clou dans la fesse droite, ou gauche, selon le cas ou les circonstances. » (Pierre Dac)
Allô, c’est grave, Docteur Grammaire ? Oui, c’est un zeugme. Ce n’est pas une maladie honteuse, juste une erreur de syntaxe. Heureusement, ça se traite (surtout en littérature, à des fins stylistiques).
Ici, le verbe « s’enfoncer » est utilisé dans deux contextes très différents : l’un abstrait (« dans la nuit ») et l’autre concret (« un clou dans la fesse droite, ou gauche »). C’est drôle, mais c’est une erreur quand même.
Phrase correcte : À toutes choses égales, il vaut mieux s’enfoncer dans la nuit plutôt que de se planter un clou dans la fesse.
13) J’ai, hier, enfin compris les règles de la syntaxe.
Les adverbes, ça ne se place pas n’importe où, sinon cela peut altérer le sens de la phrase ou la rendre confuse.
Un adverbe de temps, comme « hier », doit se placer en début ou en fin de phrase. Puisqu’on vous le dit. Faites-nous confiance, on n’est pas nés d’hier.
Phrase correcte : Hier, j’ai enfin compris les règles de la syntaxe.
Voilà pour les pires fautes de syntaxe, qui nous fatiguent les oreilles et les yeux au quotidien. En voyez-vous une que j’aurais oubliée ? Si oui, partagez-la en commentaires !
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